jeudi 7 mai 2015

Michelle Bachelet demande la démission de son gouvernement

Affaiblie par la chute de sa popularité, décrédibilisée et acculée à réagir depuis que le scandale a éclaté, la présidente chilienne Michelle Bachelet dissout son gouvernement et essaie de reprendre l’initiative politique par une mesure inattendue.

La présidente du Chili, Michelle Bachelet, a annoncé mercredi 6 mai au soir qu’elle avait demandé à l’ensemble de son gouvernement de démissionner et qu’elle annoncerait prochainement la composition du nouveau gouvernement.
« Je vais prendre soixante-douze heures pour savoir qui reste et qui part », a déclaré Mme Bachelet lors d’une interview accordée au journal d’informations de la chaîne de télévision Canal 13.

Michelle Bachelet danse la « cueca », la danse traditionnelle
chilienne, avec son fils aîné Sebastián Dávalos lors de la fête
nationale du Chili au parc O’higgins, le 18 septembre 2014.
Photo Agence Uno.

La cote de popularité de Mme Bachelet est au plus bas, avec 31 % d’opinions favorables, en partie en raison de scandales de corruption sans précédent.

Le fils aîné de Mme Bachelet, Sebastián Dávalos, 36 ans, est accusé de trafic d’influence. Il avait participé en 2013 à une réunion de son épouse, Natalia Compagnon, avec un haut fonctionnaire de la Banque du Chili, afin de solliciter, en pleine campagne électorale, un prêt de 10 millions de dollars (9 millions d’euros) pour des investissements immobiliers qui auraient rapporté au couple 4 millions de dollars de bénéfice.
Le crédit a été accordé à Natalia Compagnon au lendemain de l’élection de sa belle-mère à la présidence de la République.

À cela s’ajoutent d’autres scandales de fraude fiscale et de financement illicite de campagnes électorales. De puissants entrepreneurs sont impliqués dans ces affaires, qui éclaboussent surtout l’Union démocrate indépendante (UDI, droite). Son président, Ernesto Silva, a démissionné le 12 mars dernier.